Rutshelle Guillaume, 10 ans de carrière et des lendemains prometteurs.

Rutshelle Guillaume, c’est dix ans de présence constante sur la scène musicale. Dix ans de travail acharné, de discipline et de combat. Trente-huit chansons, trois albums, bientôt un quatrième. Des collaborations à succès et des distinctions alléchantes tant sur la scène nationale que sur la scène internationale. La Rebelle à qui l’on a un temps reproché de trop crier dans ses chansons, a tout démoli le 12 novembre dernier lors du premier grand spectacle de célébration de ses 10 années de carrière. Le premier show en solo que dame Guillaume a donné après avoir décroché le trophée du Best Caribbean Artist aux Trace Awards & Festival à Kigali Wanda. Poussée par un élan de gratitude, sa dernière chanson baptisée « RGX » est une prose de remerciement à sa famille et à tous ses supporteurs au fil de cette décade de chansons.

Madame Guillaume fait incontestablement partie de ceux qui arrivent toujours à remonter les sentiers, en apparence, les plus perdus. Le plan de célébration de ses 10 années de carrière a beau s’être effondré avec la disparition de sa mère en juin dernier, la dame a su se remettre en selle. C’est au cours de cette même année qu’elle a décroché le trophée du Best Caribbean Artist aux Trace Awards & Festival à Kigali Wanda. Un événement auquel elle n’a pas voulu participer dans un premier temps: « J’étais sceptique au départ. Je ne voulais pas prendre part à un concours nécessitant des votes. Je préfère de loin que mon travail soit reconnu par un comité technique […] J’ai écouté les conseils de Samuel Laméry. Mes fanatiques ont également embarqué et voilà. Je suis toujours sur un nuage », indique celle dont « Kite m kriye » est le premier tube. Pour rappel, elle a gagné haut la main devant des méga-stars comme Kalash, Princess lover ou encore Admiral T.

Aussi vrai que les faits marquants de son cheminement vous soient familiers. Aussi vrai, il est que des lendemains prometteurs sont à la croisée des efforts de la jeune dame. En effet, la dernière distinction que Dame Rebelle a décrochée en Afrique la place définitivement dans la cour des grands. L’expérience lui a triplement été bénéfique. En premier lieu, exposer son talent à un plus grand public. En second lieu, bénéficier d’une reconnaissance en dehors des contrées haïtiennes et asseoir son succès comme une artiste caribéenne. En dernier lieu, mais pas des moindres, multiplier des contacts qui, sait-on jamais, peuvent déboucher sur de belles opportunités. Autour de ce dernier paramètre, la chanteuse nous confie avoir pris conscience de l’énormité du chemin à parcourir : « Ce n’est pas évident. Je me suis rendu compte des difficultés. Je ne vais rien promettre. Oui, des contacts ont été établis. J’y vais doucement. L’avenir dira le reste », précise celle qui a rencontré d’autres stars, parmi lesquelles le Nigérian Rema.

Autour de cette expérience au Rwanda avec Trace. La chanteuse mentionne le respect et le traitement prodigué par les organisateurs. « On a tous été traités avec égal respect. Aucune distinction dans le traitement accordé », confie-t-elle. Elle déclare plus loin être ravie d’avoir participé à un événement du genre, ceci même si elle n’avait pas gagné. Elle précise également que les retombées de cette victoire seront quantifiables à moyen et long termes.

Il va sans dire que la disparition de sa mère a été un choc pour la chanteuse. Tous ses plans sont tombés à l’eau. Elle pleure encore le départ de sa bien-aimée. Elle a dû repousser tous ses projets pour l’année 2024. Vous vous en souvenez, l’album devant marquer ses 10 ans devait être mis en ligne en 2023. Elle avait même donné rendez-vous le 10 de chaque mois pour une nouveauté. Les circonstances ont changé la donne. Aujourd’hui, la jeune femme est reconnaissante du chemin parcouru. Reconnaissante d’abord envers sa famille, ses parents, sa fille, les médias, tous ceux qui l’ont aidée à grandir et particulièrement ses fans. Une idée qui s’est matérialisée notamment grâce à l’apport de Dieuvenson Bon, Mmaestro avec lequel elle collabore depuis ses débuts. Elle exprime d’ailleurs sa loyauté envers celui qu’elle appelle affectueusement Sonson, qui ne lui a jamais fait faux bon et vice-versa. Dans le processus du « Devenir Rutshelle », pour travestir le titre de la biographie de la Première first black lady américaine, de la fidélité s’est tissée. 

Spectacle de célébration à Boston

La chanteuse et son équipe ont marqué les 10 ans d'un concert. De la voix, du visuel, une communion avec son public et un faux pas. Et c’est ce dernier le paramètre retenu par le public de cette célébration. « L’orchestration, les performances, l’expérience dans sa globalité étaient satisfaisantes. Pourquoi est-ce que les gens ne retiennent que le négatif ? Rutshelle a fait un striptease, li woule atè, mais il n’y avait pas que ça. Pourquoi est-ce le seul facteur qui interpelle le public ? C’est le même cas de figure avec la robe de ma prestation à Kigali. La robe que Vivianne Valerius a confectionnée pour le red carpet de l’événement a capté l’attention des fashionistas du Rwanda, mais personne n’en a parlé », martèle la star. Sans ignorer devoir se perfectionner et offrir des shows de qualité, celle qui a donné rendez-vous au sommet indique qu’il est essentiel de mettre l’accent sur la positivité dans la communauté haïtienne spécialement quand il s’agit des réseaux sociaux : « Est-il normal que l’on ait parlé de cette partie spécifique de la soirée bien plus de la qualité de la totalité de mon spectacle le week-end dernier ? Je ne pense pas. Est-il normal que Djoulie avec son affiche déchue ait plus d’écho que la sortie du nouvel album d’Emeline Michel? Nous parlons d’Emeline, je ne pense pas », s’interroge la meilleure artiste de la Caraïbe selon Trace.

Haïti dans sa carrière et dans la célébration de ses 10 ans de carrière

Quoiqu’elle ait réalisé un show dans le cadre de cette célébration, la chanteuse espère pouvoir produire le principal spectacle de RG Expérience, chez elle en Haïti : “Je suis qui je suis grâce à mon pays. Quoi de mieux de célébrer chez soi?”, continue-t-elle. La seule certitude qu’elle peut offrir à ses fans, c’est que le show sera dupliqué dans d’autres grandes villes. Les dates seront communiquées en temps et lieu. Ce sera également pour l’année prochaine. Pour la fin de l’année, l’artiste continuera d’honorer ses contrats réguliers. « L’année 2023 n’a pas été de tout repos pour moi. Je prends un petit moment pour souffler aussi », affirme dame Guillaume.

En attendant ce nouvel album et les autres projets, la dame sera présente à une pléiade d’activités cette fin d’année. Elle est headliner du dernier spectacle programmé pour l’année en cours, « Konpa Kingdom », lequel se tiendra au Barclays à New York. Encore une grande scène pour Rutshelle Guillaume.


Crédit (Texte): Glorieuse Nelson avec Radio Internationale d'Haïti et Le Nouvelliste 

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